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Dessin de couverture

Les sept soleils de l'Archipel humain

éditions Marabout, 1973

(publié sous le pseudonyme de Landry Mérillac)

Cette couverture que j'aime beaucoup est l'œuvre d'un artiste inconnu. Aucune mention du nom de l'auteur dans l'ouvrage.

Texte de la quatrième de couverture

On a souvent déploré ces dernières années l’absence d’un grand roman de science-fiction dû à un écrivain de langue française. Peut-être à présent faudra-t-il compter avec ce livre qui constitue une création en tous points originale, son auteur ayant réussi à bâtir un monde personnel et à s’exprimer de façon à la fois suggestive et dramatique. Dans le conflit qui oppose ici les Cyborgs et les hommes, il y a en effet, à côté d’une intrigue toujours soutenue, des visions insolites, une atmosphère grave et envoûtante qui, sans conteste, n’ont pas eu depuis longtemps leur pareil dans la littérature française d’imagination.

Extraits du texte

Cela commença sans qu’elle s’en aperçût tout de suite. Ses narines captèrent des bouffées de couleur, tandis que devant ses yeux virevoltaient les notes d’une musique d’outre-espace et qu’à ses oreilles résonnaient des senteurs comme il ne lui avait jamais été donné d’en toucher sur son monde natal. Dans sa bouche, elle sentit le goût des rayons du soleil couchant, et ses doigts caressèrent un instant les effluves d’une prymilla de Vernède, fleur qu’elle n’avait pourtant jamais vue. Une cavalcade de lutins vêtus d’arômes variés courut dans ses cheveux, y semant des flocons de neige dorée au goût de violon acide ; ils disparurent au sein d’un nuage satiné qui dériva à hauteur des yeux de la jeune fille, projetant sur elle une ombre fruitée, cependant qu’une fanfare invisible jetait aux mille coins de l’espace d’éclatantes sensations tactiles.

Puis l’étonnement vint. « Ce n’est pas comme la première fois », pensa Yvia, prenant conscience du fait que la peur qui grandissait en elle dans les minutes précédant la translation avait maintenant complètement disparu. Alors que cette idée traversait son esprit, les sensations se modifièrent. La jeune fille eut l’impression d’être dépourvue de poids. Elle ne sentait plus sous elle le contact de la couchette où elle s’était assise, dans une attitude de repli, les bras enserrant ses genoux, le dos appuyé dans l’angle formé par les cloisons se rejoignant, dans l’attente inquiète du moment que tous les humains, à bord du vaisseau, redoutaient. La vue toujours troublée, elle devinait plus qu’elle ne voyait le décor sommaire de la cabine où elle s’était réfugiée, mais elle avait l’impression qu’elle pouvait maintenant s’en échapper, bien que la porte fût hermétiquement close et qu’elle ne disposât d’aucun moyen de l’ouvrir avant la fin de la translation. Un simple effort de volonté, lui semblait-il, serait suffisant pour lui permettre de traverser les parois d’acier. Elle fit cet effort.

(page 9)

Fascinée, Yvia contemplait le merveilleux spectacle. Un délicieux vertige la saisissait ; au sein de cet univers en perpétuel mouvement, elle n’aurait su dire si elle-même se déplaçait ou si elle restait immobile. Au bout d’un temps non mesurable, elle remarqua entre les lignes colorées des sphères multicolores dont la disposition changeait sans cesse. Certaines paraissaient minuscules — peut-être était-ce un effet de perspective, en supposant que les lois de celle-ci restassent inchangées dans cet univers différent —, d’autres, plus grosses, semblaient avoir la taille d’un ballon. Yvia fut tentée de jouer avec celles-ci, avant de se rappeler qu’elle n’avait plus de mains. Ces sphères étaient de plusieurs sortes ; certaines semblaient brasiller, alors que d’autres enroulaient autour d’elles de lentes spirales de flammes. Était-ce des étoiles ?

Alors qu’elle se posait cette question, elle perçut les voix-pensées.

(page 12)

Extraits de critiques

[...] du classique affrontement entre hommes et sur-hommes, l’auteur a su concevoir une intrigue originale où s’entremêlent diverses aventures toutes passionnantes qui mettent en rapport non seulement des êtres humains dispersés dans un archipel de planètes mais encore font intervenir des mutants et même des esprits désincarnés.

[...] Soulignons pour terminer que, suivant en cela la plupart des auteurs de science-fiction (et c’est rassurant !) Mérillac nous fait vivre une belle histoire d’amour. Lui qui nous entraîne à des vitesses hyper-luminiques d’univers en univers, sait avoir d’étranges et poétiques lenteurs pour réunir un homme et une femme dans un éblouissement final paradoxalement digne de la Genèse.

(Article signé Luc Derenne, paru dans Ouest-France en 1973)

[...] les Apaisants et l’Être Vorace ne sont-ils pas très proches de ce qu’on nomme dans la tradition judéo-chrétienne les anges et les démons ? Et Joël Rande et Yvia ne sont-ils pas appelés à rejouer dans l’autre sens le drame d’Adam et Eve, puisque après avoir affronté victorieusement l’Être Vorace grâce à leur amour, et avoir ainsi sauvé l’humanité, ils reçoivent, nus et innocents, de l’Apaisant qu’ils appelaient Archis, la science du bien et du mal et une planète vierge où naîtra d’eux une race plus belle et plus humaine, capable de vaincre définitivement l’Être Vorace ?

(Article signé George W. Barlow, paru dans Fiction n° 256 d’avril 1975 — Ceci n'est qu'un bref extrait d'une critique assez sévère, son auteur ne manquant pas de souligner les défauts — dont je suis conscient — de ce premier roman)

Pour une fois, je suis d’accord avec la présentation du livre en dos de couverture où il est dit que « peut-être à présent faudra-t-il compter avec ce livre qui constitue une création en tous points originale » car en 370 pages Landry Mérillac nous brosse de main de maître le tableau complet d’un univers en proie à un conflit larvé entre les hommes et les Cyborgs détenant le monopole des voyages spatiaux.

(Article signé R.D. Nolane, paru dans Horizons du Fantastique n° 33)


 
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* JeanLucRusson@aol.com

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